Thérapies

La somatothérapie — Transformer le mal-être grâce au corps


Comprendre la somatothérapie

« Somatothérapie » est un terme générique. Il désigne un ensemble d’approches qui remettent le corps au centre du travail thérapeutique. Là où la culture occidentale a longtemps séparé le corps et l’esprit, la somatothérapie considère que tout est lié : ce que nous vivons s’imprime dans notre chair.

Deux grands principes sont communs à toutes les formes de somatothérapie.

1. Le corps garde une mémoire.
Quand nous traversons un choc, une rupture, un stress prolongé ou une blessure émotionnelle, ces événements laissent souvent une trace. Pas seulement dans nos pensées, mais aussi dans notre respiration, nos muscles, notre posture, notre système nerveux. Le corps enregistre ce qui n’a pas été digéré, ce qui a été mis de côté. Une tension persistante, un blocage physique ou un mal-être diffus peuvent en être l’écho.

2. Le corps contient aussi des ressources.
La somatothérapie part de l’idée que le corps ne se limite pas à porter nos douleurs : il est aussi un lieu d’intelligence et de régulation. Il peut réorganiser ce qui a été figé, rétablir des équilibres, relancer des élans. Ce travail n’est pas magique, ni toujours rapide. Mais il repose sur la conviction que chaque personne a en elle plus de possibilités qu’elle ne le pense.

C’est en cela que la somatothérapie s’inscrit dans une tradition humaniste, proche des idées de Carl Rogers : elle fait confiance à la personne, à son rythme, à son potentiel.

Le corps ne ment pas.
Il attend qu’on l’écoute.

Mon approche de la somatothérapie

À ces bases communes à la somatothérapie, j’ajoute ma propre lecture, forgée par la pratique. Je m’appuie sur un modèle que j’appelle la matrice thérapeutique. Il s’agit d’une carte intérieure pour mieux comprendre ce que nous appelons trop vite « le corps ».

Car en réalité, le corps n’est pas un bloc homogène. Il est composé de plusieurs couches, de plusieurs façons d’être au monde. Dans ma pratique, je distingue 4 grandes dimensions.

1. Le physique
C’est la dimension la plus concrète : les muscles, les os, les articulations… C’est souvent par là qu’on commence. Mais ce n’est jamais la totalité de ce qui est en jeu.

2. Le ressenti
Entre le corps et l’esprit, il y a les sensations, les émotions. Ce que je ressens est intime, subjectif. Personne ne peut le vivre à ma place. Pourtant, ces ressentis passent toujours par le corps : tensions, chaleur, frissons, nœuds à la gorge… Le ressenti est une passerelle vivante.

3. L’énergétique
Cette dimension est plus difficile à cerner. Elle s’appuie sur les traditions médicales anciennes (comme la médecine chinoise), et suppose un modèle de flux invisibles qui organisent le vivant. Dans mon expérience, même si cette approche ne repose pas sur des preuves classiques, elle permet souvent des intuitions justes et des soins efficaces.
Par exemple, une émotion figée peut être perçue comme une énergie « froide » et, selon certains outils comme la chromatothérapie, il est possible de l’aider à circuler autrement.

4. Le sens
Nous avons tous besoin de comprendre ce que nous vivons. Donner du sens, c’est souvent ce qui permet de traverser une épreuve. Mais cette quête peut rester abstraite si elle n’est pas habitée. C’est pourquoi je cherche à incarner le sens dans le corps, notamment par des lectures à voix haute, ou de très courts poèmes à apprendre par cœur. Ces textes deviennent alors des compagnons physiques, qui viennent habiter le corps et l’esprit.

Je ne crois pas qu’il faille se contenter d’une seule dimension : certains veulent expliquer par l’énergétique, d’autres tout résoudre par une approche mécaniste ou la psychologie. Chaque approche peut être juste, ou insuffisante, selon les cas.

Mon choix est d’agir avec humilité, sans prétendre que l’une de ces dimensions est supérieure aux autres. Je préfère avancer pas à pas, en écoutant ce que le corps rend possible ici et maintenant.

Le soulagement n’obéit pas toujours à la logique.
Parfois, c’est une simple étincelle dans une couche oubliée — et tout s’éclaire.

Le corps ou l’esprit ? Deux voies pour aller mieux

On peut chercher à aller mieux de plusieurs façons.

Certaines approches cherchent à comprendre ce que l’on vit : en parlant, en analysant, en reliant le présent au passé. L’objectif est souvent de changer sa manière de voir les choses, pour ressentir moins d’émotions douloureuses.

Mais une autre voie existe : celle qui part du corps.
Plutôt que de chercher à expliquer, elle propose de mobiliser les ressources physiques pour transformer ce qui pèse. On aide alors le corps à digérer ce qui a été vécu : émotions enfouies, chocs, tensions, violences. Alors, la manière de voir les choses change d’elle-même.

Ces deux voies, mentale et corporelle, ne s’opposent pas. Elles peuvent être complémentaires. On peut les pratiquer en alternance ou les associer. L’important, c’est de ne pas rester bloqué dans une seule direction.

Souvent, quand une démarche mentale patine, c’est qu’il est temps d’explorer l’autre versant : celui du corps. Quand l’esprit tourne en rond, le corps peut être la solution !

Parce qu’il y a des souffrances qu’on ne peut pas expliquer, mais qu’on peut sentir s’adoucir.
Parce qu’il y a des blocages qui ne cèdent pas au langage, mais s’effleurent autrement.

Les limites du tout mental : 4 impasses du modèle causal

Beaucoup de personnes en thérapie pensent qu’il faut trouver la cause d’un mal pour le faire disparaître.
C’est logique, en apparence. Mais cette logique rencontre souvent des obstacles.

1. Il n’y a jamais une seule cause.
Prenons un exemple : j’ai mal au dos depuis un deuil à 20 ans. Mais tout le monde ne développe pas une douleur après un deuil. Alors on remonte : « C’est parce qu’à 10 ans j’ai vécu telle chose »… Puis encore : « C’est parce que bébé, j’ai manqué de ça »… Et encore : « C’est transgénérationnel »…
La chaîne des causes devient infinie, floue, impossible à vérifier.
En somatothérapie, on agit autrement : on aide le corps à digérer ce qu’il porte, sans prétendre tout comprendre.

2. La mémoire a ses limites.
Beaucoup de choses ont été vécues avant les souvenirs : petite enfance, naissance, vie fœtale.
On peut faire des hypothèses, mais elles restent fragiles.
La somatothérapie part du corps d’aujourd’hui, qui garde la trace de tout, même de ce qui n’a pas été conscientisé.

3. Chercher la cause, c’est parfois chercher dans la mauvaise direction.
Si vous vous concentrez sur une hypothèse (par exemple : « c’est à cause de mon ex »), comment être sûr que c’est bien là que tout a commencé ?
Et si ce n’était qu’une partie du puzzle ?
En somatothérapie, on n’a pas besoin d’avoir raison pour commencer à aller mieux. On s’occupe de ce qui est là, maintenant.

4. Trouver la cause ne suffit pas toujours.
Parfois, comprendre apporte un vrai soulagement.
Mais parfois, on a tout compris. Et rien ne change !
Parce que le corps, lui, continue à retenir, à compenser, à se tendre.
Dans ces cas-là, agir sur le corps peut être la clé oubliée.

Bien sûr, les approches mentales ont leur place.
Il est aussi essentiel de vérifier, avant tout, qu’il n’y a pas de cause médicale ou mécanique simple à votre douleur.
Mais quand rien ne semble bouger malgré les analyses, quand la douleur devient chronique, que la souffrance s’installe, il est peut-être temps d’explorer autrement.

Et si ce n’était pas dans la tête ?
Et si le corps savait déjà quoi relâcher, pour peu qu’on l’écoute vraiment ?

Quand le mental ne suffit plus : choisir la voie du corps

La somatothérapie propose une autre manière d’avancer :
non plus en laissant la tête tout porter, mais en donnant au corps sa place dans le processus de transformation.

Elle s’adresse à celles et ceux qui sentent qu’il y a quelque chose à relâcher, à traverser, à remettre en mouvement, mais sans forcément savoir comment.
Elle devient précieuse quand :

  • une épreuve de vie reste non digérée, malgré les années ou les efforts de compréhension,
  • les émotions débordent, se bloquent ou s’épuisent,
  • une sensation de déconnexion à soi s’installe, comme si l’on vivait à distance de son propre corps,
  • ou tout simplement, quand le mental tourne à vide, sans ouvrir de nouvelles issues.

Le parcours peut être court (3 à 10 séances font passer un premier palier), ou s’inscrire dans le temps comme une forme de psychothérapie ancrée dans le corps.
Il n’y a pas de rythme unique, mais un chemin que votre corps est le plus à même de dessiner lui-même.

Parfois, ce n’est pas plus d’explications qu’il faut —
mais un espace où le corps peut enfin déposer ce qu’il portait trop seul.

Une séance, concrètement

Chaque séance commence par un temps d’échange.
Ce moment permet de faire le point sur ce que vous traversez, d’orienter le travail du jour, et de poser un cadre clair et respectueux.

Ensuite, j’utilise les techniques les plus adaptées à la problématique exprimée ou ressentie.
Trois outils constituent les piliers de ma pratique : la Trame, la Chromatothérapie et la Technique Neuro-Cutanée.
D’autres approches plus ponctuelles peuvent venir les compléter, comme le Sotai (travail corporel postural doux), ou des exercices issus du rééquilibrage des réflexes archaïques.

Ce n’est pas une méthode spectaculaire.
Elle ne cherche pas à forcer les choses, ni à provoquer un choc.
C’est un travail de fond, souvent doux, mais toujours transformateur, parce qu’il suit le rythme réel du corps, pas celui que la tête croit juste.

Au fil des séances, ce n’est pas seulement le corps qui se détend.
C’est aussi l’esprit qui s’éclaircit.
Et le sens de ce que vous vivez qui revient doucement frapper à la porte.

À qui s’adresse la somatothérapie ?

Elle s’applique à toutes et tous, sans limites d’âge.

Certaines techniques ont des contre-indications, mais sont toujours remplaçables.

🟢 La somatothérapie c’est fait pour vous si…

  • Vous sentez que vous patinez avec une thérapie qui passe principalement par la parole.
  • Vous cherchez une approche douce mais engagée, qui respecte votre rythme.
  • Vous êtes sensible à la relation entre corps, émotions, vécu de vie, et même dimensions plus subtiles.
  • Vous acceptez qu’une séance ne « résout » pas toujours tout, mais qu’elle ouvre un chemin de transformation.

🔴 La somatothérapie ce n’est pas fait pour vous si…

  • Vous attendez une solution immédiate, visible et spectaculaire dès la première séance.
  • Vous souhaitez un diagnostic médical, une analyse psychologique poussée ou un traitement symptomatique.
  • Vous n’êtes pas prêt.e à vous engager dans un processus de transformation.
  • Vous n’êtes pas disponible actuellement pour entrer en relation avec votre ressenti corporel.

Ce type d’accompagnement demande une certaine disponibilité intérieure.
Pas tant pour « faire un effort », mais pour laisser les choses se déposer.
Comme quand on écoute une musique lente : ce n’est pas pour accélérer,
c’est pour se laisser traverser.

La somatothérapie en résumé

Dans la somatothérapie, le corps est la voie principale de transformation pour les problématiques émotionnelles (qui ont elles-même parfois des répercussions sur des douleurs chroniques).

C’est une approche

  • psychocorporelle, puisqu’elle fait le pont entre le corps et l’esprit,
  • et intégrative, puisqu’elle utilise différents outils.

Elle considère que le corps n’est pas juste le véhicule de notre esprit, mais qu’il peut être un partenaire actif dans notre transformation.

Elle ne cherche pas à interpréter chaque symptôme :
elle explore ce qui, dans le corps, cherche à se dire au-delà des mots.

Elle ne suit pas une grille unique de lecture :
elle s’adapte à chaque personne, en considérant tour à tour le physique, le ressenti, l’énergétique et le sens.

Elle ne promet pas de solution miracle immédiate :
elle propose un chemin d’écoute progressive, qui fait appel à l’intelligence du corps : c’est lui le maître des horloges.

👉 Pour en savoir plus sur mon approche spécifique ou réserver une séance à Montpellier

Voici un petit poème sur la somatothérapie. S’il résonne en vous, alors peut-être la somatothérapie vous appelle-t-elle 🌿

voyage

l’écoute
plus que le pas
trace le chemin

le relâchement
ouvre la porte

bien plus loin que l’effort

en toi
dormait une mémoire
faite de silences avalés
de gestes jamais allés
de larmes retenues dans les os

chaque contact juste
chaque vibration du vivant
réveille un savoir
que ta tête avait oublié

dans le calme
où une main écoute
un chemin s’ouvre

le corps se souvient
il parle en frissons
en soupirs
en élans fragiles mais vrais

et peut-être
que là
le cœur
trouve enfin
un lieu à sa mesure

veux-tu y entrer ?

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