Fiches remèdes

Les thérapies et approches plus ou moins connues

La kinésiologie

Vous aimeriez tester la kinésiologie, mais vous hésitez ? Allez-vous perdre votre temps et votre argent ? Je vous donne mon avis et vous propose des pistes de réflexion pour savoir si vous devriez y trouver votre compte.


Mais commençons par le commencement

Qu’est-ce que la kinésiologie ?

C’est une méthode de santé/développement personnelle alternative, qu’on peut qualifier de psychocorporelle : on va passer par le corps pour résoudre des problèmes émotionnels (et des problèmes physiques en résolvant ces problèmes émotionnels).

Le Syndicat National des Kinésiologues (SNK) ne souhaite parler ni de thérapie ni de médecine, et qu’elle est une approche globale de santé.

Personnellement, ça me parait un peu tiré par les cheveux. Si vous allez voir un‧e kinésiologue pour résoudre un problème, on est bien dans une thérapie. En tous les cas, un‧e kinésiologue ne devrait pas vous recommander de ne pas consulter un‧e autre thérapeute. Tout au plus, il‧elle peut vous déconseiller de cumuler sur un temps court beaucoup de thérapies alternatives.

La kinésiologie repose sur quelques principes :

  1. Nos blocages psychologiques et nos problèmes physiques chroniques (hors accident physique clairement identifié) sont liés à des stress non digérés.
  2. Le corps « sait » toujours identifier le problème.
  3. Il est possible d’entamer un dialogue avec le corps à travers le test musculaire. Tout repose sur le test musculaire en kinésiologie.

Quels sont les bienfaits de la kinésiologie ?

En théorie, les bienfaits sont illimités, puisqu’en levant des stress anciens, des émotions mal digérées, vous ne pouvez que vous améliorer globalement.

En kinésiologie, vous pouvez travailler sur :

  • une peur, phobie ;
  • une difficulté relationnelle (exemple : ma mère me met toujours en pétard) :
  • la préparation d’un objectif comme un examen ;
  • accompagner une grossesse ;
  • une douleur physique chronique ;
  • un schéma de comportement répétitif (exemple : je mets rapidement fin à toutes mes nouvelles relations amicales dès que j’ai l’impression que je ne compte plus pour les gens) ;
  • une addiction ;
  • des difficultés d’apprentissage ;
  • la gestion du stress ;
  • l’accompagnement des épreuves de la vie : deuil, chômage, séparation…
  • des problèmes de sommeil. ;
  • et d’autres encore…

Comment se passe une séance de kinésiologie ?

Le‧la kinésiologue vous reçoit. Vous faites part de ce sur quoi vous voulez travailler. Le‧la thérapeute effectue des prétests énergétiques pour vérifier que la communication énergétique avec votre corps sera possible. Si ce n’est pas le cas, il vous fait faire quelques mouvements régulateurs et vérifie que vous n’êtes pas déshydraté‧e.

Il vérifie aussi à l’aide du test musculaire que le sujet de consultation est pertinent, puis vous aide à le formuler de la manière la plus pertinente.

Ensuite, l’exploration commence à l’aide du test musculaire, et de nombreuses listes (le‧la kinésiologue travaille avec beaucoup de documentation autour de lui‧elle en général).

Ce qui est étonnant et peu rationnel, c’est qu’il‧elle peut se contenter d’énumérer des choses dans sa tête, et non à haute voix, partant du principe que l’information circule entre les deux corps : le sien et le vôtre. Même si ça a l’air farfelu, cela permet, a contrario, de vous éviter à vous de fausser son analyse en réagissant à certains énoncés.

Ensuite vient la correction du problème-source à l’aide de mouvements, de tapotements sur certains points du corps, avec des mouvements oculaires, en répétant certaines phrases… La première fois, cela peut être étrange…

Puis, le‧la kinésiologue vérifie si l’évocation du problème donne bien maintenant un test musculaire fort, signe pour la discipline que cet énoncé ne représente plus un stress pour vous.

Enfin, il‧elle vérifie combien de temps d’intégration est nécessaire, et vous donne éventuellement quelques exercices à faire pour intégrer au mieux votre nouvel état (là aussi certaines tâches peuvent sembler extravagantes, en fonction des écoles : porter telle couleur, manger tel nombre de grains de raisin pendant tant de jours…)

Et fin de la séance.

Comment se sent-on après une séance de kinésiologie ?

C’est très variable et somme toute peu pertinent :

  • certain‧e‧s ne sentent rien,
  • d’autres, une détente,
  • d’autres, une fatigue pendant les jours qui suivent,
  • certain‧e‧s ont des manifestations physiques comme des tremblements, des picotements, des sensations de chaleur ou de froid…

Personnellement, après toute thérapie de ce genre, je remarque que je fais des rêves différents…

En revanche, ce qui est intéressant, c’est qu’une séance se termine toujours par demander au corps de combien de temps il a besoin pour intégrer la séance.

Ainsi, on a une idée d’à partir de combien de temps on pourra juger du résultat, et d’à partir de quand on pourra refaire une séance.

Est-ce que la kinésiologie est efficace ?

Si la question est : « y a-t-il des preuves scientifiques que ça marche ?», alors la réponse est non.

Un rapport de l’INSERM pointe que le test musculaire, qui est la base pratique de toute séance, n’a pas fait ses preuves. Mais il reconnaît : « en toute rigueur, cela ne suffit pas à démontrer la non-efficacité de la kinésiologie (appliquée et énergétique). Cela permet d’étayer que la théorie sous-jacente n’est à ce jour étayée par aucune preuve scientifique ». (p. 120)

La question de l’efficacité individuelle se pose plutôt en ces termes : si après 1 ou 2 séances de kinésiologie, votre problème a disparu ou s’est très largement estompé, alors faire ces séances est efficace pour vous.

Comment savoir si c’est un‧e bon‧ne kinésiologue ?

Un‧e kinésiologue qui est inscrit‧e dans l’annuaire du syndicat aura moins de chances de poser problème que quelqu’un sorti de nulle part.

2 signes doivent vous alerter :

1) La‧Le kinésiologue vous embarque dans un système de croyances qui n’est pas le vôtre.

Alors attention ! Je modère un peu cette idée‧ En effet, en allant voir un‧e kinésiologue, vous devez accepter qu’il ait une lecture énergétique du monde. SI vous y êtes d’emblée réfractaire, pas la peine d’y aller.

Mais s’il‧elle commence à vous parler d’êtres angéliques, de Bouddha ou que sais-je sans que vous ayez mentionné un intérêt pour ces visions du monde, vous avez peut-être affaire à quelqu’un rempli de trop de certitudes…

2) Autre point de vigilance : il‧elle exige que vous arrêtiez certains traitements pour pouvoir continuer avec lui. Mais là je tempère un brin. Il peut y avoir 2 comportements assez proches que je juge acceptables :

  • Il‧elle teste certains médicaments et vous indique que ces médicaments sont un stress pour votre corps. Auquel cas, il peut vous suggérer de demander à votre médecin un médicament équivalent, ou voir si le prendre à d’autres moments de la journée est mieux pour vous (si c’est compatible avec ce qui est prévu par la notice d’utilisation), ou voir s’il est possible de travailler sur ce stress pour rendre le médicament plus efficace pour vous. Mais s’il‧elle vous recommande avec insistance d’arrêter, méfiez-vous.

  • Il‧elle indique que tel médicament empêche de traiter tel sujet en kinésiologie : il vous propose alors de traiter d’autre chose, ou vous conseille une autre thérapie alternative qu’il peut tester par test musculaire, ou vous conseille de revenir le voir une fois le traitement terminé… Mais en aucun cas il‧elle ne peut se présenter comme la seule personne pouvant réellement vous soigner, et que pour le‧la mériter vous devez arrêter un traitement. Il existe tellement de thérapeutes et de thérapies différentes qu’il serait bête de tomber dans ce piège…

La kinésiologie : pour qui c’est, et pour qui ça n’est pas ?

La kinésiologie ne vous intéressera pas si pour vous, une thérapie doit avoir fait ses preuves scientifiquement. Si vous êtes réticent‧e à l’idée « d’énergie », alors passez votre chemin, vous seriez en souffrance !

Sur ce blog, il y a un article d’une personne qui n’a pas aimé et qui correspond précisément à ce profil.

Elle vous intéressera si vous acceptez le postulat de base de la possibilité de communiquer avec le corps via un test musculaire, et que vous considérez le corps comme un réservoir de savoirs cachés non exploités.

Comme toute thérapie, je vous conseille de fixer le nombre de séances maximum que vous vous donnez pour voir des améliorations. Personnellement, si en 2 séances chez un‧e kinésiologue, je ne vois pas d’amélioration pour un problème :

  • soit je traite un autre problème si j’ai quand même accroché avec le.la thérapeute ;
  • soit je cherche un‧e autre kinésiologue ;
  • soit je cherche une autre thérapie.

Pourquoi parle-t-on de dérive sectaire en ce qui concerne la kinésiologie ?

La kinésiologie n’est pas en soi une pratique de structure sectaire. Il y a eu des signalements liés à des kinésiologues, mais pas, à ma connaissance, à la discipline elle-même ou à telle école.

Quel est le risque majeur de faire à 100 % confiance à un‧e kinésiologue ? Selon l’Inserm, celui de ne pas suivre un parcours de santé conventionnel qui aurait pu marcher. Mais je rajouterais : aussi celui de pas suivre un autre parcours alternatif qui aurait pu fonctionner.

Alors entendons-nous bien : tout traitement conventionnel n’est pas forcément meilleur que tout traitement alternatif. Mais l’inverse n’est pas vrai non plus.

De plus, toujours selon le rapport de l’INSERM, l’Ordre des médecins a sanctionné 3 médecins pour avoir utilisé la kinésiologie. Mais rien ne dit si ça a porté préjudice aux patient‧e‧s. Juste qu’un médecin n’a pas le droit, dans son cabinet, de faire des traitements qui n’ont reçu aucun aval scientifique.

Enfin, le rapport de la Miviludes dirait 3 choses, toujours selon le rapport de l’INSERM :

  1. c’est une technique non éprouvée scientifiquement. -> Alors soit,mais en soi, ce n’est pas un problème. On fait tant de choses au quotidien qui ne sont pas prouvées scientifiquement…
  2. La technique est réalisée par des personnes ou groupes peu scrupuleux. -> Là, c’est une attaque étonnante, dont je doute qu’elle soit étayée de manière scientifique ! Que des personnes peu scrupuleuses l’utilisent, c’est une évidence. Mais que toute personne l’utilisant soit peu scrupuleuse, c’est une affirmation audacieuse !
  3. Elle peut se révéler dangereuse si le.la praticien.ne veut déstabiliser la personne. -> Pour sûr ! Mais comme pourrait aussi le faire une psychologue, un médecin ou un prêtre !

Quelles sont les limites de la kinésiologie ?

Et la limite de la kinésiologie repose sur la confiance absolue dans le test musculaire. Or, même si on considère selon le point de vue théorique de la kinésiologie, il n’est pas exempt de défauts possibles.

Ainsi, ce test nécessite une posture thérapeutique très alignée, sans aucune attente : est-elle possible chaque jour, à chaque instant ? Ou encore, une personne qui consulte sait ce que demande le‧la thérapeute au corps, elle peut être influencée.

Aussi, faire à 100 % confiance à la réponse du corps peut amener à des imprudences.

Personnellement, je fais plus confiance à un bilan sanguin qu’à un test qui prétendrait faire le même bilan en utilisant le test musculaire.

Autre exemple : Je veux bien tester un régime alimentaire qui serait validé pour le test musculaire seulement si c’est en accord avec ce que je pense être un régime équilibré.

Encore un autre exemple : si un test kinésio me dit que le paracétamol n’est pas adapté à mon corps et qu’il vaut mieux de l’ibuprofène, je veux bien changer le paracétamol par de l’ibuprofène s’il ne présente pas de contre-indication évidente ; mais si j’ai des douleurs et que je n’ai aucun autre médicament de rechange, alors je n’arrêterai pas le paracétamol.

Dernier exemple : si je sais avoir une allergie grave aux noisettes, et qu’un test musculaire me dit que non, je n’irai pas dans la foulée manger une noisette pour autant…

Bonne découverte à vous si vous avez envie de tester la kinésiologie !

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